Ocarina of Time : Un jeu de Légende

Quel est votre jeu Zelda préféré ? « Ocarina of Time ! » me répondront à coup sûr la majorité des fans de la série. Vous vous demandez pourquoi ? Quelle coïncidence, le dossier suivant traite justement de la question ! Embarquez donc, et replongez-vous dans ce qui a fait de OoT le jeu de légende que nous connaissons...
Ce dossier va bien évidemment traiter de choses diverses et variées, allant des personnages aux lieux, des musiques aux ennemis. Car chaque élément de OoT semble avoir été fait exprès pour nous plonger dans une atmosphère particulière, à un point que, de nombreuses années après sa sortie, ce jeu est resté dans les mémoires. Mais commençons par un peu d’histoire...


1) Mise en Situation
Remontons un peu le cours du temps. Nous sommes en 1993, et un jeu vient de faire l’effet d’une bombe dans le monde du jeu vidéo. C’est cette année qu’est sorti A Link to the Past, 3 e jeu de la série The Legend of Zelda. Et quel jeu ! La presse est unanime, c’est l’un des meilleurs jeux sortis sur le support phare Nintendo de l’époque, j’ai nommé la Super Nes (ou Super Famicom pour les puristes). Longtemps attendu, il remporte donc tous les suffrages, grâce à de très beaux graphismes, un scénario attractif et des personnages emblématiques. On pensait alors avoir atteint le sommet de la série The Legend of Zelda. Mais les messieurs de Nintendo ne l’entendaient pas de cette oreille… Le 3 e opus ayant confirmé la place de la série dans le cœur des joueurs, ils décident de développer un Zelda sur leur nouveau support, la Nintendo 64. Et pendant 4 ans, toute l’équipe de développement du jeu, mené par Sire Miyamoto, travaillera comme une acharnée pour nous pondre le premier Zelda en 3D… Deux ans de travail, plus de 200 personnes ont collaboré au développement du jeu. Le travail est considérable : comment retranscrire l’univers, l’âme des jeux Zelda en 3D ? C’est le pari auquel s’attelle Miyamoto. En 1999, on nous annonce la sortie imminente de Zelda 64, des screenshots et des arts sont distillés par Nintendo. Et à la découverte de ces éléments, le choc fut énorme : le Zelda 64 apparaissait dans toute sa grandeur, avec des graphismes réalistes, un Link plus vrai que Nature, et une monde apparemment très vaste. Mais restait à avoir la Beta version entre les mains, pour les journalistes. Un peu plus de 2 ans après la sortie de la Nintendo 64 aux Etats-Unis, "The Legend of Zelda: Ocarina of Time" est devenu le jeu le plus attendu de 1998.
Et je m’en souviens, pendant de longs mois, on va manger du Zelda 64, alias Ocarina of Time… Jusqu’aux fameux tests des magazines de jeux vidéo… Et là, les notes sont sans appel : le total, ou pratiquement (un magazine Nintendo avait même mis 105%). Tout est relevé : un scénario plus qu’excellent, une durée de vie plus qu’immense, un environnement plus que vaste, des sons plus qu’envoûtants… Bref, que du ‘plus’, d’où les notes. Et grande fut la claque reçue par la communauté des joueurs, et pas que ceux de Nintendo, presque plus grande que celle qu’avait provoqué Mario 64. Tout le monde l’avouera d’ailleurs, et des jeux s’en inspireront directement.
A sa sortie le 24 novembre au Japon et aux US, les magasins seront pris d’assauts par les fans au bord de la crise de nerfs, les stocks seront rapidement vidés, les cartouches dorées limitées vont faire l’objet d’une quête ‘vitale’. Aux Etats-Unis c'est un million de cartouches qui ont été vendues et au Japon cela a dépassé les 500 000 unités, cela en moins de 1 mois. Et nous, pauvres français, on ne peut toujours pas jouer à ce merveilleux jeu. Le 11 décembre : enfin le jeu sort sur notre territoire ! Et là aussi, les magasins sont en rupture de stock, dès le lendemain !
En résumé, OoT a fait une entrée tonitruante dans le monde du jeu vidéo, et a tout de suite été élevé au rang des meilleurs jeux, jusqu’à recevoir le titre de ‘meilleur jeu de tous les temps’. Il est sûr que OoT a été le meilleur jeu du 20 e siècle, battant les records de ventes (plusieurs millions de jeu vendus à travers le monde)…
Plongeons-nous maintenant en détail dans les éléments ayant fait de OoT ce jeu tellement attendu, et tellement plébiscité, et qui a provoqué cet effervescence rarement ressentie auparavant.

2) Le Jeu
a) Les Personnages
Bon, là, pas d’originalité à la base. On retrouve le héros habituel, Link, habillé de vert et coiffé de son sempiternel Bonnet, la Princesse Zelda, Impa la nourrice, Ganon sous sa forme humaine, etc… Mais ce qui change vraiment, c’est la 3D. En effet, quand on est enfant, le Link réaliste est excessivement bien fait, et sa bouille d’enfant est attendrissante. Pour Zelda, même remarque. Quant à Ganondorf, son côté démoniaque est perceptible à fleur de peau. Dans la deuxième partie du jeu, au passage à l’âge adulte, on change d’ambiance. Les personnages ont 7 ans de plus, Link et Zelda sont adultes. Et là, résultat bluffant : Link est encore mieux fait adulte que enfant. Quant à Zelda adulte, plus belle que jamais. En résumé, Link et Zelda, en 2D, c’est bien ; mais en 3D, c’est encore mieux !
Mais ne nous arrêtons pas à ces seuls personnages. Car ce qui fait la force du jeu, c’est le nombre de protagonistes auxiliaires, mais plus ou moins importants. Ainsi, on peut parler de Saria la Kokiri, meilleure amie de Link quand celui-ci est enfant (voire plus… non non, je n’insinue rien du tout), et se révèle être le Sage de la Forêt quand Link passe à l’âge adulte. Saria se révèlera toujours être de bon conseil pour Link, et c’est elle qui lui offrira l’Ocarina des Fées, le premier ocarina que reçoit Link dans le jeu.
Impa également présente depuis le début de la série. Ici encore, elle joue le rôle de la nourrice de Zelda, avec un caractère, des pouvoirs et une aura mystérieux en plus. Son rôle de Sage de l’Ombre lui colle à la peau… Il en va de même pour d’autres personnages, Ruto, la princesse Zora, amoureuse de Link, qui devient Sage de l’Eau, Darunia, ‘frère de sang’ de Link, qui devient Sage du Feu, Nabooru, pas vraiment de relation, mais qui deviendra Sage de l’Esprit.
Et c’est réellement là la force du rôle des personnages. Pour tous, on les voit une première fois à l’âge enfant, et leur rôle est important, voire très. Et quand on passe à l’âge adulte, on les retrouve, mais avec des fonctions nouvelles, un pouvoir nouveau, et un caractère plus grave. Ainsi, on n’est pas dépaysé, et Link sait que quoi qu’il arrive, il pourra compter sur le pouvoir des Sages, grâce à la toile de l’amitié tissée dans son enfance. On ne peut donc pas négliger ces personnages récurrents.
On retrouve également un lot de personnages sympathiques, comme Rauru, le Sage de la Lumière sans âge, à l’aura vénérable et respectable, le responsable du Stand de Pêche, l’Apothicaire, et d’autres ; ainsi que des personnages moins sympathiques, comme le Gérant du Bazar, le chef des Maçons, le Marchand d’âmes, Koume et Kotake, les sbires de Ganondorf… Tous ce beau monde contribue à donner une vie au monde d’Hyrule, toute la population a des bonnes raisons d’exister, on ne se sent rarement isolé, mis à part dans les donjons, et quand on est entourés d’ennemis…

b) Les Contrées
Qui ne s’est jamais surpris à flâner en se baladant sur Epona dans la plaine d’Hyrule, ou au Lac Hylia ? Le monde nous entourant est tellement envoûtant que l’on peut passer du temps à se promener sans avancer dans le jeu, seulement pour le plaisir. Que ce soit le Domaine Gérudo, le Lac Hylia, le Mont du Péril, le plaisir est presque partout le même. On prend plaisir à discuter avec les personnages, à découvrir de nouveaux recoins, et chercher des Skultullas d’Or (quand on n’a pas la soluce bien sûr !).
Le jeu a été fait de telle manière que l’on se sente bien en Hyrule (ça y est je vais sortir le guide touristique). Mis à part le cimetière, il y a peu d’endroit en Hyrule où l’on n’est pas envie d’errer…
Le Lac Hylia est l’exemple même de ces sentiments. Il ressemble fort à une station touristique nan ? Et en plus il regorge de secrets, de lieux assez importants. Mais ce qui fait son charme particulier, c’est le stand de pêche. Le stand de pêche ! Quelle trouvaille géniale de la part de Miyamoto ! Je me souviens y avoir passer des heures entières pour essayer de pêcher le plus gros poisson possible, même après avoir gagné l’écaille d’or et le Quart de Cœur. A noter que OoT est l’un des premiers jeux mêlant la pêche au jeu, et l’avoir fait est une bonne chose, cela va sans dire.

c) Les Donjons
Que serait un Zelda sans les Donjons ? Pas grand’chose en fait. Et dans OoT, nous sommes servis. Je ne m’attarderais pas sur l’Arbre Mojo, la Caverne Dodongo et le Ventre de Jabu Jabu, ils constituent en quelques sortes un préambule.
Les Donjons de OoT sont pour la plupart lugubres, pas très accueillant au premier abord. Mais il faut visiter pour s’y attacher. Le Temple de la Forêt a ainsi un coquet jardin intérieur, très bien fleuri, même si pour le reste, il est l’un des palais les moins apprécié du jeu. Le Temple de l’Eau ne semble lui aussi pas recueillir tous les suffrages (c’est celui que je déteste d’ailleurs). Le Temple de l’Ombre porte bien son nom, le Temple du Feu n’est pas très difficile, et son Boss est plus que charismatique : Volcania le Dragon. Le Temple de l’Esprit est à part, car il est constitué de deux étapes : l’une se réalisant petit, l’autre adulte. Sa structure en jette, y a qu’à voir la sculpture à son entrée…
Tous ces donjons regorgent de pièges et d’ennemis ainsi que d’énigmes plus ou moins difficiles. Je vous raconte pas la stupeur dans le Temple de l’Ombre, au moment où la Main nous tombe dessus pour la première fois et nous emporte vers le plafond… Cette ambiance sombre nous font encore plus apprécier les moments passer en Hyrule.

d) La Quête Principale
Une quête principale sommes toutes assez banale : il faut chasser le vilain méchant Ganondorf d’Hyrule. Fort heureusement, cette quête est plutôt longue, et les combats pour y parvenir épiques. Le Château de Ganon, qui fait office de dernier donjon, nous propose une synthèse des Donjons d’Hyrule. Et quand vient la victoire contre Ganondorf (au terme d’une partie haletante de Tennis), nouveau rebondissement : il faut fuir la Tour qui s’effondre, en suivant Zelda. Arrivé en bas, on sent que quelque chose va se passer… Et là hop, pas manquer, Ganondorf revient à la vie ! Mais pas tout à fait comme avant… En fait, grâce à la Triforce de la Force, il se transforme en Bête immense et surpuissante, Ganon ! Enfin le voilà celui-ci ! Et cet ultime combat n’est même pas l’un des plus difficiles. Une fois vaincu, Ganondorf est projeté dans un gouffre inter dimensionnel, dont il est appelé à s’échapper, quelques siècles plus tard.
Combattre Ganon à la fin est la cerise sur le gâteau, et couronne la quête menée dans OoT. Et la 3D donne vraiment à Ganon un air de Démon. Vive les graphismes réalistes !

e) Les Quêtes Annexes
S’il y a bien un jeu où les quêtes auxiliaires à la principale ne sont pas à négliger, c’est bien Ocarina of Time ! Et si vous aimez vous éparpiller dans un jeu, vous êtes servis… Tuer 100 Skultullas d’Or, obtenir l’écaille d’Or, trouver les 36 quarts de cœur, retrouver les poules échappée de l’enclos au Village Cocorico, les minis jeux du Bourg d’Hyrule, l’Epée Biggoron, et j’en passe… Autant de quêtes auxiliaires présentant un aspect ludique quant à la progression de la quête principale.
Ainsi, obtenir l’épée Biggoron n’est pas indispensable, mais plutôt recommandé, car la quête pour l’avoir est assez ardue, surtout la première fois (mais non, dirons les plus prétentieux d’entre vous ). Il en est de même pour le bouteilles, trouver les 4 n’est pas obligatoire, mais les avoir, c’est mieux (comme ça on se fait de plus grandes réserves de potions et autres).
Dans OoT, et plus que dans n’importe quel jeu, les quêtes auxiliaires rallongent considérablement la durée de vie du soft. Car, même si vous avez fini la quête principale, rien ne vous oblige à finir à 100% le jeu, en obtenant tous les objets et en découvrant tous les secrets (a quoi sert la Pierre de l’Agonie par exemple, quand on a pas le Kit Vibrator ).
Un point positif de plus pour OoT !

f) Les Musiques
Toute la magie de Ocarina of Time aurait pu être résumé dans cette partie… Les musiques du jeu, composé de main de maître par Maestro (ou vice versa) Koji Kondo, elles sont tout simplement envoûtantes ! La Berceuse de Zelda, le Chant d’Epona, le Boléro du Feu, et les autres ; toutes ont cette caractéristique de nous immerger d’avantage dans le jeu. Tout le monde a au moins une fois dans sa vie, après avoir jouer à OoT, fredonné dans sa tête un des nombreux airs du jeu. C’est ça la magie Zelda ! Les musiques aident à se souvenir des lieux, car elles s’adaptent totalement avec eux. D’ailleurs, l’album Hyrule Symphonie a tout bonnement était un excellent coup commercial. Comme quoi, les preuves viennent d’elles-mêmes !
Et entre nous, qui n’a pas eu la larme à l’œil à la fin du jeu, quand Zelda et Link se séparent, que Link retourne dans son époque et que les couloirs du temps se ferment à jamais (réplique tirée d’un film connu) ? Cette scène est bigrement émouvante, peut-être l’une des plus émouvantes de l’histoire du jeu vidéo, et je ne prend pas de risque en l’avançant…

g) Le Reste
Je savais pas comment appeler cette dernière partie, car je parle de diverses choses dedans… Première chose : la Triforce. Plus que jamais présente, la légende de sa création nous est même contée par le Vénérable Arbre Mojo. Les déesses Din, Farore et Nayru sont bien évidemment de la partie, tout comme la création du monde d’Hyrule, de leurs mains.
Ganondorf représente le stéréotype même du méchant narcissique et vil, Zelda, de la gentille fille pure. Link est toujours un sauveur, quoique son sens du dialogue ne s’améliore pas (il semble être frappé de mutisme à vie).
Ocarina of Time peut à juste titre être considéré comme le point de départ de l’histoire d’Hyrule, et quel point de départ !

3) Conclusion
Quoiqu’il advienne de Nintendo, The Legend of Zelda perdurera. Ocarina of Time apparaît comme le symbole de la série, synthétisant la magie, la féerie, l’immersion propre à chaque autre opus. Rien dans le jeu n’a été laissé au hasard, et inéluctablement, le joueur se retrouve inconsciemment plongé dans l’esprit du jeu. Meilleur jeu du siècle dernier, OoT a gagné sa place dans la postérité des jeux vidéos, et Miyamoto a confirmé son nom de ‘Spielberg des jeux vidéo’.