Consoles de Salon:NES:La NES est la première console de Nintendo. Connue au Japon sous le nom de Famicom (pour Family Computer), elle connaîtra dans un premier temps un succès limité avant d'exploser tous les records pour être écoulée en 1990 à 19 millions d'exemplaires rien qu'aux USA.
Chaque jeu devient un hit absolu, car la concurrence n'existe pratiquement pas pour la console de Nintendo : tous les jeux ne se vendront certes pas aussi bien que Super Mario Bros 3, paru en 1989 et qui se vend à 7 millions d'exemplaires aux USA, et 4 millions au Japon.
Le succès est tel qu'au Japon, Nintendo passe devant Toyota comme entreprise la plus rentable du pays. Aux USA, Nintendo rapporte plus que tous les studios de cinéma. La perfomance n'est pas anodine : le jeu vidéo génère plus de revenus que l'industrie cinématographique.
Avec 11% de parts de marché (2 millions de consoles vendues) pour la Master System, Sega ne fera jamais le poids face à Nintendo, auquel le soutien des éditeurs est total. Mais que faire contre une console qui a des jeux comme Mario ou Zelda à son catalogue, dispose d'accessoires intriguant comme un pistolet et ROB, Robotic Operating Buddy, et surtout se vend à des dizaines de millions dans le monde (en France, la console sort fin 1987) ?
Super NES:Lorsque Nintendo lance la Super NES, sa position jusqu'alors indétrônable (85 à 90% du marché avec la NES) est plutôt mal en point, à cause d'une autre console 16 bits appelée Sega MegaDrive (La Genesis aux USA) qui battra en termes de ventes la NES le Noël suivant sa sortie.
A la mi-1991, lorsque la SNES sort (elle sortira en avril 1992 en France), la Genesis s'est vendue à plus d'un million d'exemplaires, ses jeux à hauteur de 10 millions, autant dire qu'il était temps de faire quelque chose : il faudra deux ans à Nintendo pour concevoir la Super Nintendo, et 35 millions de dollars pour en assurer la promotion.
Mais ce n'était pas encore suffisant : et lorsque Sega prend conscience du faible CPU de la machine, ses dirigeants mettent Sonic the Hedgehog en chantier, un jeu dont la sortie ne permettra néanmoins pas de tuer la SNES comme Sega l'aurait bien voulu !
Reste qu'affaible, Nintendo doit faire des concessions aux éditeurs-tiers, mais ne reste pas dupe : son système oblige chaque licencé à fournir 3 jeux par an à la SNES, des jeux qui devront comptabiliser au total 30 points sur le système de note interne de Nintendo.
Pendant des années, les joueurs seront à l'affût des moindres rumeurs : on parlera d'un lecteur de CD, de logiciels qu'on ne verra jamais. Nintendo aura la chance de trouver un éditeur longtemps employé par le Pentagon, un certain Rare, auquel on devra des jeux comme la saga Donkey Kong Country.
La Super Nintendo ne dominera pas le secteur du jeu comme l'aura fait la NES. Pour ne parler que des volumes, il s'est vendu selon les sources plus de Genesis que de Super Nintendo, d'aucuns expliquent que les deux années d'avance de la console de Sega ne sont pas pour rien dans sa performance face à la Super Nintendo, une console que l'on retiendra pour ses jeux comme Super Mario World ou The Legend of Zelda : A Link to the Past.
Nintendo 64:En lançant la Nintendo 64, le 23 juin 1996, Nintendo frappe un grand coup avec la première vraie 64 bits du marché. Mais il y a un problème, de poids pour les développeurs : la console utilise le support cartouche, alors que Dreamcast et Playstation, les deux machines concurrentes, utilisent le CD.
Mais le destin de la console n'est pas le même selon la région dans laquelle on habite : le prix de la machnie, prohibitif au Japon, aboutit à des ventes décevantes, tandis que la machine cartonne aux USA avec 16 millions de consoles vendues, ce qui représente plus de la moitié des ventes mondiales de N64.
Si la machine est super puissante grâce au savoir-faire de Silicon Graphics, la console a aussi plusieurs points faibles qui lui coûteront cher en termes de sex-appeal avec les développeurs.
Avec plus de 30 millions de consoles vendues dans le monde, on ne peut pas dire que la console soit un échec, mais par rapport aux 70 millions de Playstation écoulées, cela fait certes bien peu. Reste que la Nintendo 64 est la console qui nous proposa le plus de jeux inoubliables, parmi lesquels Super Mario 64 et Goldeneye, deux jeux qui resteront à jamais gravés dans le coeur des Nintendomaniaques.
Nintendo GameCube:Le GameCube est la console sensée sortir Nintendo d'une passe difficile : l'ère Nintendo 64, sans être une catastrophe, est loin d'être à la hauteur des ambitions de Nintendo. Evoquée pour la première fois le 12 mai 1999 pendant la conférence pré-E3 de Nintendo, il faudra encore attendre un an pour que la machine fasse son apparition en public, la veille du Space World, le 24 août 2000.
La console est un monstre de technologie conçu en partenariat avec Matsushita (pour le lecteur mini-DVD), IBM (pour le processeur central), NEC (pour la RAM), ATI (pour le processeur graphique), Macronix, MoSys, S3 Inc, Applied Microsystems, Factor 5, Metrowerks, Conexant et Numerial Design Limited. Ensemble, ils ont mis au point une console au processeur cadencé à 485 MHz qui, selon les développeurs, dépassent de loin ce que la PS2 est capable d'offrir.
Le GameCube propose aussi, pour la première fois chez Nintendo, d'utiliser des mini-DVD à la place du support cartouche, qui fut l'Erreur à ne pas commettre avec la Nintendo 64. Néanmoins, la console ne pourra lire les DVD, un handicap certain face à une PS2 qui se vend principalement comme lecteur de DVD, dumoins dans un premier temps comme argument de vente complémentaire.
La machine sort au Japon le 14 septembre 2001, aux USA le 5 novembre 2001, en Europe le 3 mai 2002. Si les ventes du GameCube sont satisfaisantes au lancement, notamment aux USA et en Europe où la console se vend à 500.000 exemplaires en quelques semaines, la fin d'année sera catastrophique et il faudra bien des efforts à Nintendo pour remonter la pente, en raison d'un planning reposant sur des jeux qui ne satisferont pas forcément les joueurs, Super Mario Sunshine et Starfox Adventure.
Nintendo Revolution:La Nintendo Revolution est la console à propos de laquelle on en sait actuellement le moins. Cette console devrait sortir en 2006, après la XBox 360 (automne 2005) et la PS3 (printemps 2006).
Consoles Portables:Game Boy:La Game Boy est le rêve d'un homme : Gunpei Yokoi. Employé de l'équipe R&D1, il voulait combiner la NES et un autre succès mondial de Nintendo, les Game & Watch, des jeux électroniques de poche. Cela n'aurait pas suffi à assurer le succès : c'est la présence de Tetris comme jeu vendu avec la console qui fera la différence. Le prototype, présenté en 1987 à Hiroshi Yamauchi, fit espérer à celui-ci que le système se vendrait à 25 millions d'exemplaires en 3 ans.
La console sort en 1989 au Japon, deux ans plus tard aux USA. Trois ans plus tard, près de 32 millions de consoles auront été vendues, et les ventes ne faiblissent pas au cours de la décennie. On compte près de 650 jeux édités sur la console.
La sortie de la Game Boy Pocket en 1997, avec un écran de meilleure qualité, une taille et un poids réduits, augmente encore les ventes de consoles, et des accessoires font leur apparition sur le marché, comme un appareil photo et une imprimante.
Game Boy Color:La Game Boy Color sort pour célébrer le dixième anniversaire du Game Boy. Vendu 499F en France lors de sa sortie, la console a les mêmes dimensions que la Game Boy Pocket, mais est dotée d'un écran couleur (56 couleurs affichables simultanément) qui ne consomme pas plus que la Pocket.
Nintendo envisageait déjà la connexion avec sa console de salon en permettant aux développeurs de développer des jeux se connectant à la Nintendo 64.
Jusqu'alors, Nintendo avait renoncé à sortir une console à écran couleur en raison de la consommation d'énergie de tels écrans, un piège dans lequel Sega tombera à pieds joints, les yeux fermés, avec sa Game Gear.
Game Boy Advance:Lorsque Nintendo annonce le lancement de la Game Boy Advance, le monde est en congés d'été : c'est la veille du Nintendo Space World, en août 2000, qu'a lieu la présentation de la console. Quelques mois plus tard, le 21 mars 2001, la console sort au Japon. Nintendo ayant appris qu'un lancement rapproché permet de démultiplier les ventes, la machine sort le 11 juin 2001 aux USA, puis le 22 juin 2001 en Europe.
La console est un monstre de puissance qui tient dans le creux de la main : son processeur 32-bit n'y est sans doute pas étranger. Le fait est que Nintendo choisit de doper la durée de vie des piles en excluant tout rétro-éclairage, une lacune que tout le monde reprochera à Nintendo. L'écran est d'une résolution de 240x160 pixels et permet d'afficher plus de 32000 couleurs.
Conçue pour le joueur, la GBA est aussi conçue pour le citadin branché : les formes rondes de la console sont esthétiques, et ses coloris sont suffisamment nombreux pour plaire à chacun. Il est possible de connecter plusieurs consoles entre elles, une fonctionnalité hyper sociale quand on a assez d'amis équipés d'une console et des... jeux utilisant cette fonction, comme Mario Kart Advance ou Bomberman.
Game Boy Advance SP:En 2003, Nintendo créera l'événement en lançant la GBA-SP, en partie pour répondre aux critiques du public quant à l'absence de rétro-éclairage. La console propose en effet cette fonctionnalité, avec en plus un tout nouveau design : si la console a toujours les mêmes choses dans le ventre, sa plastique est complètement différente.
Non contente de proposer le rétro-éclairage, la GBA-SP fonctionne aussi avec une batterie à la façon des téléphones portables (autonomie : 18 ehures) : le rétro-éclairage est assez modeste niveau consommation d'énergie, et quand on ne joue pas, on ne risque pas de rayer son écran grâce à la coque qui se referme.
Très bien pensée, de nouveaux modèles limités sortent régulièrement, parmi lesquels la GBA-SP NES Classics ou encore la GBA SP Tribal Edition, sans parler de la GBA Pink et de la GBA Zelda! La GBA-SP exploite le catalogue de 300 jeux de la Game Boy Advance.
Nintendo DS:La Nintendo Dual Screen, ou Nintendo Developer' System, est un coup de poker. Nintendo devrait contrer la nouvelle console portable de Sony, connue sous le nom de PSP, un engin hybride capable non seulement de faire jouer, mais aussi de lire des vidéos.
Cette polyvalence va à l'encontre de la politique de Nintendo qui tient absolument à ce que ses consoles soient avant tout consacrées au jeu. Ce fut le cas avec toutes ses consoles, ce sera aussi le cas avec la Nintendo DS.
Il faut néanmoins prendre en compte le fait que les attentes des joueurs ont beaucoup changé depuis quelques années : il faut impressionner, et Nintendo met les petits plats dans les grands pour séduire sa future audience : la console disposera de deux écrans, dont l'un sera tactile, la console pourra se connecter à Internet par sa connexion WiFi ou à d'autres consoles avec sa fonction sans-fil, on y trouvera aussi un microphone pour peut-être parler avec ses amis ou donner des instructions à son NintenDog personnel !
Le fait que l'écran soit tactile est une incontestable innovation en matière de jeu portable pourrait profiter comme nuire à Nintendo : quels développeurs sont prêts à vraiment proposer quelque chose de neuf, quand on est habitué aux portages en tous genres ?
C'est une question à laquelle on ne pourra répondre qu'avec la sortie de la console, lorsque les premiers jeux seront disponibles (Nintendo en a compté 120 pour la sortie de la machine !) : on devra faire la part des choses entre les vrais jeux DS et ceux qui ne seront que des portages GBA. Nintendo joue le jeu, les développeurs pourront-ils en faire autant ?