Les autres apparitions de Link

Pour mieux comprendre le personnage de Link et les raisons qui ont poussé Nintendo et Capcom à lui faire jouer un rôle majeur dans deux de leurs titres les plus attendus, permettons-nous un bref retour sur ce que nous savons des trois personnages emblématiques de la saga : Link, Zelda et Ganon. Originaire du royaume d'Hyrule, Link est un hylien reconnaissable à ses oreilles pointues et son bonnet vert, mais aussi au fait qu'il manie son épée de la main gauche et que Nintendo en a fait un héros qui ne parle jamais pour permettre à chaque joueur de lui attribuer la personnalité qu'il désire. Lancé courageusement dans la quête de la Triforce dès le premier volet de la série, c'est Impa, la nourrice de Zelda, qui lui expliquera le sens de la marque qu'il porte sur le dos de la main, la Triforce du Courage, dans The Adventure of Link. Simple princesse à sauver dans les premiers volets, l'héritière du royaume d'Hyrule, Zelda, sera amenée à jouer un rôle de plus en plus conséquent et surprenant au fil des épisodes. Dans Zelda II, Ganon la plonge dans un sommeil éternel, et on apprend que pour éviter que cette tragédie ne tombe dans l'oubli, tous les nouveaux nés de sexe féminin de la famille royale durent porter le nom de Zelda. Elle possède la Triforce de la sagesse et semble affectionner l'art du déguisement et de la dissimulation, comme on peut le voir dans Ocarina of Time ou The Wind Waker. Le grand vilain de l'histoire, Ganon, est le détenteur de la Triforce du pouvoir, qu'il a dérobée au château d'Hyrule. Lorsque les trois parties de la Triforce seront réunies, le Triangle d'Or atteindra sa toute puissance en réalisant les voeux de celui qui la possède, qu'il ait un coeur pur ou des ambitions néfastes, c'est pourquoi il ne faut en aucun cas qu'elle tombe entre les mains de Ganon. C'est à partir de A Link to the Past, et plus concrètement dans Ocarina of Time que l'on apprend que Ganon, que l'on connaissait dans Zelda 1 uniquement sous sa forme bestiale, est capable de prendre forme humaine à travers le personnage de Ganondorf.

Soul Calibur 2
Le 24 septembre 2003, Link fait une apparition inattendue dans Soul Calibur 2. L'annonce on ne peut plus officielle de la part de Namco de faire apparaître le fameux personnage de Nintendo dans son jeu de combat le plus prometteur du moment crée la surprise. Au final, le résultat est au-delà de toutes les espérances des fans. Non seulement le jeu est sublime, mais Link constitue en plus l'un des combattants les plus charismatiques de la version GameCube, se mêlant parfaitement aux autres figures emblématiques de Soul Calibur 2. Le personnage dispose d'une panoplie d'actions particulièrement riche, et peut utiliser les armes les plus fameuses la série, comme les bombes, l'arc ou le boomerang. Ses projections sont spectaculaires et sont des clins d'oeil aux différents volets de la saga. Link peut par exemple sauter sur le dos de son opposant et le taper par derrière comme s'il s'agissait de son cheval Epona. Il peut aussi faire des coups vers le haut et vers le bas, directement issus de Zelda 2, ou encore se ruer à toute vitesse sur son adversaire pour le plaquer au sol et le matraquer de coups d'épée. Véritable botte secrète du jeu, sa projection par l'avant peut même envoyer valdinguer un ennemi en dehors des limites de l'écran, ce qui s'avère très pratique pour réaliser des Ring Out. Doté de ses quatre tuniques fétiches : verte, rouge, bleue et mauve, Link peut aussi acquérir une dizaine d'armes que reconnaîtront immédiatement les fans, comme la canne de Byrna, le marteau géant, l'épée Biggoron ou même le filet à papillons !

Super Smash Bros Melee
Avant Soul Calibur 2, Link avait déjà eu les honneurs de rejoindre une autre équipe : la bande des personnages de Nintendo. Pas encore prêt pour les courses de kart ou les matches de golf ou de tennis, Link a tout de même accepté de figurer dans le très attendu Super Smash Bros Melee, sorti sur GameCube le 24 mai 2002. Le jeune kokiri n'a visiblement pas pu résister aux attraits des joutes épiques à plusieurs dans des arènes piégées. Le jeu constitue déjà un véritable défouloir, mais il profite aussi de l'apparition de Link pour proposer des arènes inspirées du château d'Hyrule et un souterrain qui reprend la sublime musique des palais de Zelda 2 remixée pour l'occasion. Avec la présence de Zelda qui peut prendre l'apparence de Sheik, et de Ganondorf, Link se décline aussi en deux personnages qui représentent sa forme adulte et sa forme enfant, telles qu'on les a vues dans Ocarina of Time. Là encore, on retrouve toute sa panoplie de mouvements dont l'attaque tournoyante, avec la possibilité de recourir aux armes types comme l'arc et les bombes.

BS-X Zelda
Beaucoup moins connue car jamais sortie des limites du Japon, BS-X Zelda est un jeu sorti en 1995 sur SatellaView (ou BS-X), un accessoire pour la Super Famicom, la version japonaise de la Super Nintendo. Le système pouvait se greffer sous la console pour permettre le téléchargement par satellite de jeux ou d'informations. Concrètement, BS-X Zelda se présente comme un remake de Zelda 1 avec des graphismes proches de Zelda : A Link to the Past et de nombreuses différences dans le level design. Bien que le jeu ait été complètement terminé, sa diffusion s'est arrêtée lorsque le projet a été abandonné, le SatellaView ayant bloqué tous les niveaux que les acheteurs devaient payer au fur et à mesure de leur sortie officielle. D'une durée limitée à 57 minutes, le jeu permettait d'incarner, non pas le personnage de Link, mais la mascotte du SatellaView, un gamin coiffé d'une casquette et muni d'une batte de base-ball. Via l'émulation, des passionnés ont toutefois rajouté les personnages de Link et de Zelda, remédié à la limite de temps et retiré les protections pour rendre accessibles les derniers niveaux du jeu. On ne sera donc pas étonné de voir que le soft part dans de gros délires, avec des phénomènes qui se déclenchent à des moments bien précis et des petits événements inédits.

Zelda sur CD-I
Enfin, peut-être connaissez-vous les différents Zelda sortis en 1994 sur CD-I, la machine de Philips sur laquelle on jouait avec une télécommande. Réputés comme terriblement mauvais, les trois jeux qui sortirent successivement furent Zelda : The Wand of Gamelon, Link : The Faces of Evil, et Zelda's Adventure. Développés par Philips et non par Nintendo, les deux premiers titres permettaient de contrôler Zelda et Link dans des environnements en vue de côté très éloignés de ce que l'on a connu dans la série, tandis que le troisième faisait carrément intervenir une actrice pour jouer le rôle de Zelda dans les scènes cinématiques, avec une progression en vue de dessus. Etant donnée le piètre résultat de ces trois jeux, on peut presque en vouloir à Nintendo d'avoir donné son accord à Philips pour utiliser les personnages de la série dans des jeux sur CD-I.