Eiji Aonuma: BiographieOn a parfois l’habitude d’énoncer le nom de Miyamoto pour les dernières oeuvres Zelda sorties à ce jour. Pourtant, le véritable producteur de Majora’s Mask ou encore de The Wind Waker n’est autre qu'Eiji Aonuma, son disciple.
Les débuts d’un artiste Aonuma, né en 1963 au Japon, n’était pas un grand joueur lors de son adolescence, disons même qu’il ne l’était pas du tout. En effet, il consacrait la majeure partie de son temps à ses études et n’avait pas beaucoup d’argent à dépenser dans ce loisir. Le futur producteur étudia à l’Université nationale de Tokyo des arts et de la musique pour se consacrer au design et aux figurines mécaniques pouvant se mouvoir. C’est à l’âge de 25 ans qu'Eiji Aonuma obtint son diplôme composition/design et entra peu de temps après chez Nintendo. Etrangement, monsieur Aonuma n’était pas, lors de sa jeunesse, un fan à proprement parler de la saga Zelda. The Legend of Zelda sur Famicom (NES japonaise) ne lui avait pas tellement plu. Lorsqu’il y a joué pour la première fois, dit-il, il ne savait quoi faire, et n’étant pas très bon au jeu, il finit par le rejeter et l’oublier. Mais la légende refit surface dans sa vie lors de la sortie de A Link to the Past sur Super Famicom. La raison pour laquelle il craqua pour ce jeu est le fait de pouvoir faire beaucoup plus de chose que simplement vaincre les ennemis comme dans le premier opus Zelda sur Famicom. Le jeu proposait en effet des quêtes secondaires, la possibilité de soulever des pierres et de tailler de l’herbe, mais ce qui lui plu le plus était le fait que le monde était gigantesque, un véritable sentiment de liberté en comparaison aux autres jeux de l’époque. En dehors des jeux Zelda, la série Famicom Tante Club (Tante signifiant détective) est la série que le papa de Majora’s Mask adora le plus. Ce jeu fut crée par Yoshio Sakamoto, le père de Metroid, et était en réalité un jeu d’aventure à base de texte.
En 1988, Aonuma-San arriva chez Nintendo et travailla sur de petits projets n’étant pas sous la direction de Miyamoto. Il se pencha sur le design et le dessin, mais rien de finalement très important. Le titre du premier jeu dont il s’occupa est Marvelous, un RPG adapté sur Super Famicom qui ne sortit pas aux Etats-Unis, ce jeu fut très influencé par A Link to the Past ce qui eu pour effet de le faire remarquer par Miyamoto. Eiji Aonuma rejoignit alors le papa de Mario pour travailler sur Ocarina of Time, dont il devint le directeur du système de jeu. Il ajouta ainsi différentes choses comme des donjons, des changements de position pour les ennemis et autres. Il dessina également les personnages de Mario Open Golf.
Le succès d’Aonuma Tout se passe en 2000, Miyamoto ayant été très content de sa collaboration avec Eiji Aonuma décida de lui proposer de retravailler avec lui sur le futur jeu de la saga Zelda, j’ai nommé Majora’s Mask. De nombreuses idées concernant le jeu actuel viennent de Aonuma lui-même mais le staff du second opus Zelda de la N64 était également mis à contribution à ce niveau là. Le jeu devait être bouclé très rapidement, voilà qui explique l’insertion des masques pour innover au niveau du plaisir de jeu et réduire le temps de développement. Le jeu fut finalement une grande réussite, la structure aussi complexe qu’audacieuse fut mise au point par Aonuma et Yoshiaki Koizumi, créateur de Super Mario Sunshine. Le joueur se trouvait ainsi plongé dans un monde en proie à la destruction au bout de trois jours s’il ne réussissait pas à contrôler le temps avec brio. Pendant ces 72 heures, tout le royaume de Termina est en perpétuel mouvement, ses habitants, ses créatures, son ciel, tout. Les habitants ont été très soignés et interagissent très bien avec le joueur, comme le dit si bien Eiji Aonuma : « Les relations entre les personnages de mes jeux, la façon dont ceux-ci se rencontrent, communiquent entre eux et se quittent sont très importantes à mes yeux ». 3,36 millions d’exemplaires furent vendus pour un jeu développé en seulement dix-huit mois, chef-d’œuvre malheureusement assez méconnu.
Plus tard, monsieur Eiji Aonuma se consacrera à un autre jeu qui fera beaucoup parler de lui, il s'agit de The Wind Waker, le premier opus Zelda sur Game Cube. C’est en 2000 au Space World que fut présenté la vidéo de démonstration technique de la GameCube, vidéo représentant un combat acharné entre Link et Ganondorf, tout en graphsimes réalistes, ce qui fit penser à tout le monde que le futur jeu Zelda serait également fait de graphismes réalistes. C’est alors qu'Aonuma prit une grande décision, mettre un graphisme utilisant le Cell-Shading pour coller à l’âge de Link. Une décision qui eut pour effet de diviser les fans en deux groupes - les détracteurs et les autres. Néanmoins, le graphisme fut le plus réussi du genre et devint finalement un grand succès. « Je ne suis pas un artiste », nuance Aonuma. « J'ai certes une image mentale de ce que sera le jeu final, mais ma tâche est de décrire avec exactitude le look et l'atmosphère globale aux character designers, animateurs, graphistes... Souvent, le résultat dépasse largement, en beauté et en sophistication, ce que j'imaginais ». Le jeu fut malheureusement assez bâclé sur la fin, surtout la quête de la triforce, qui ne fut pas assez recherchée. Dans la même année, le papa de Majora’s Mask fut promu sous-directeur et responsable de la planification du département conception de logiciels au sein de la division Recherche & Développement de Nintendo.
En 2004, Eiji Aonuma produit un nouveau jeu Zelda mais cette fois ci sur GameBoy Advance. Son titre n’est autre que The Minish Cap. Les graphismes ont été très soignés, probablement les plus beaux de la console à l’heure actuelle et l’histoire, malgré qu’elle soit basique, est tout de même envoûtante. Le seul défaut notable est la durée de vie, un défaut propre à Aonuma depuis The Wind Waker. Il aura également produit Four Swords Adventures, le seul opus multi-joueurs de toute la saga (les graphismes sont en 2D mais des effets 3D ont été insérés). Le prochain titre de celui-ci sera probablement l’un des plus réussis, Twilight Princess, doté de graphismes somptueux et d'une durée de vie qui parait cette fois énormément longue. La carrière d'Aonuma aura été riche et fructueuse mais elle n’est pas encore finie, et lui-même n'a certainement pas encore fini de nous surprendre !